Plus de 4 600 personnes ont perdu la vie en mer Méditerranée depuis le début de l’année 2016. C’est le bilan le plus lourd jamais enregistré. Un chiffre qui dépasse déjà celui de toute l’année 2015 (3 771), alors même que l’année n’est pas terminée.
Pourtant, selon le HCR, les personnes migrantes sont trois fois moins cette année à avoir tenter de rejoindre les côtes italiennes ou grecques.
Les associations le dénoncent depuis des années: la « fermeture » de certaines routes migratoires ne fait que favoriser l’ouverture d’autres plus dangereuses.
Malgré ces chiffres alarmants, l’Union européenne et ses Etats membres continuent de favoriser les opérations de contrôle et de contrôle, plutôt que le sauvetage. Les opérations de l’agence européenne Frontex, de l’Otan ou encore EUNAVFOR Med ont en effet pour mandatprincipal la lutte contre l’immigration « irrégulière » ou contre les passeurs, désignés comme principaux responsables des morts en mer.Le sauvetage,obligation de droit international, n’est de leurressort qu’en second lieu.
Actuellement, une partie des sauvetages en Méditerranée est assurée, dans des conditions souvent difficiles, par des organisations financées sur des fonds privées comme SOS Méditerranée, Sea-Watch, MOAS, Médecins sans frontières, etc.
La plupart de ces hommes, femmes et enfantsdisparaissent anonymement. Selon le HCR, seul 31% des corps sont récupérés, des corps qui ne seront pas tous identifiés en raison de l’absence de procédures systématiques et harmonisées, laissant les familles dans l’incertitude.
Quel droit s’applique en mer ? Comment la Méditerranée se militarise et quelles en sont les conséquences ? Quelles initiatives pour une Méditerranée plus solidaire ?
Pour décrypter les enjeux des migrations par la Méditerranée, Boats 4 people publie aujourd’hui un document de sensibilisation : Morts et disparus en mer. La Méditerranée, une mer devenue frontière.